De grands yeux jaunes derrière les barreaux d'une cage

Dans l’animalerie était une cage, pas très grande, pas très large, un peu comme son occupant en fait. Onwa ne pouvait pas y tenir complètement debout mais pouvait s’y redresser juste assez pour se tenir juste un peu penché en avant. Il n’était que très peu vêtu dans sa prison étroite, ne portant qu’une paire de brassières, de jambières et un collier en tissus noirs ainsi qu’un petit sous-vêtement, plus un string pour homme qu’autre chose, qui lui cachait son sexe tout ne se serrant entre ses cuisses.

Le vendeur n’avait malheureusement rien trouvé de plus simple pour que les clients se rendent compte qu’Onwa était un petit mâle et pas une femelle. Il est vrai que de le laisser ainsi dénuder gênait parfois les gens qui le regardait mais c’était le plus court moyen de ne plus tromper les acheteurs, et puis cet état de fait ne gênait pas du tout le petit Néko, habitué à être nu depuis son plus jeune âge. Dans les cas les plus extrêmes il se serait même passé de tout ses vêtements pourvus qu’on le lui ordonne.

Et dressant ses oreilles à chaque tintement du carillons placé au dessus de la porte, Onwa attendait les humains pour les regarder à chaque fois avec ses grands yeux innocent aux iris dorés, leur demandant de son regard si oui ou non ils seraient son maître, sa maîtresse, ou juste des passants comme tout les autres.
Le Néko se sentait lentement gagné par le désespoir, il tenait tant à commencer à vivre ce pour quoi il avait été longuement éduqué, et recevoir des mots doux et des caresses en faisant bien son travail de Néko…

Mais voilà qu’une nouvelle fois le carillon sonne ! Et Onwa tourne son regard aux yeux dorés vers une nouvelle personne… peut-être, enfin, sa future maîtresse ?

Le carillon sonne mais personne n’apparaît ? Etrange comme apparition de nouveau client… d’ailleurs y’en a t-il seulement eu ? Les vendeurs en tout cas ne semble pas dire bonjour ni saluer un éventuel acheter et c’est presque à regret qu’Onwa replonge dans une profonde mélancolie à l’image de beaucoup des autres Nékos en cage.
Mais finalement et à la surprise générale des prisonniers du magasin, une silhouette furtive se glisse entre les allées comme une ombre. Une jeune femme, une humaine, une maîtresse… et aussi une personne étrange vus sa façon d’être et d’agir comme pour échapper à un ennemi qu’Onwa ne comprenait pas.

C’est tout logiquement que le Néko suivit du regard les pas de Naoko, une humaine pas comme les autres, qui avait en elle un je ne sais quoi qui retenait forcément l’attention, en bien ou en mal selon les gens qu’elle devait croiser d’ailleurs.

Et pour ce qui était d’Onwa c’était en bien.

Presque hypnotisé par la demoiselle il sursauta légèrement quant elle se pencha devant sa prison et s’adressa à lui avec une voix douce comme mille promesses de caresses. Qu’elle semblait douce maintenant ! Le Néko en était touché au plus profond de son cœur… Et qui sait s’il n’aurait pas la chance de devenir le petit servant d’une si charmante humaine ?

« Bonjour Mademoiselle. » répondit Onwa en la regardant de ses grands yeux dorés avant de baisser un peu le regard.

Puis il vit de gracieux doigts se faufiler entre les barreaux de sa cage, une présence féminine dans le mètre cube de sa prison, mais surtout une main humaine, de maîtresse potentielle.
Levant sa propre main vers celle de Naoko, Onwa semblait fasciné par cette première offre de contact physique au point d’en oublier tout le reste : Sa cage, le magasin, les autres Nékos, le regard de l’humaine, tout. Il ne demeurait plus en lui que son immense désir de toucher ces doigts offerts, pour enfin avoir un rôle à jouer, un rôle pour lequel on l’avait élever depuis tout jeune : Vivre avec un humain et l’accepter comme maître absolu.
Il referma presque avec peur ses doigts à lui sur ceux de Naoko, caressant de sa main ce que la jeune femme lui offrait d’elle avant de tendre son visage et de passer sa joue contre la paume de Naoko, visiblement ravis de la douceur qu’il découvrait là, les yeux clos et un fin sourire dessiné sur ses lèvres.
Puis il poussa un profond soupire de satisfaction absolument pas maîtrisée et sentit sa gorge et son torse commencer à vibrer sous un début de ronronnement.

Se sortant de sa douce torpeur, Onwa rouvrit ses yeux sur le visage de Naoko en lui répondant poliment, coupant ses ronronnement une seconde pour ce faire.

"Je m’appelle Onwa Odayaka Mademoiselle."

Il avait répondu le plus exhaustivement possible à la question de le jeune femme, voulant toujours se montrer le plus appliqué possible avec les humains. Son prénom était la seule chose que Naoko retiendrait, peut-être, mais il possédait aussi un nom et la jeune femme devait également être mise au courant. Du moins c’est ce que le jeune néko pensait « Toujours tout dire en peu de mots » était une des premières leçon qu’il avait retenu.
Puis elle lui demanda si il voulait sortir… une question piège pour Onwa qui ne sut pas tout de suite quoi lui répondre. Non pas qu’il ne veuille pas quitter sa cage et aller avec elle, mais juste « sortir » ne l’intéressait pas et à vrai dire lui faisait peur. Il ne pouvait même pas s’imaginer quitter sa cage pour être libre et sans humain à servir.

"Sortir si un humain me prend, oui je le souhaite de tout mon cœur !"

Car si Naoko lui ouvrait tout juste la porte pour ensuite s’en aller, il demeurerait dans sa cage. Il était du type particulier de soumis qui non seulement s’imposaient eux même leurs chaînes mais en plus les aimaient avec une sincérité presque masochiste. Onwa ne voulait pas vivre, il voulait servir les humains et là était tout la nuance dans le terme « sortir d’ici ».
Mais il avait beau vouloir un maîtresse comme Naoko cela ne l’empêchait pas d’être sensible à ce qu’elle lui dit ensuite. Il sentit sa poitrine comme exploser pour s’ouvrir au monde extérieur en exposant son coeur à tout les dangers mais aussi tout les bienfaits du monde. Naoko disait qu’il lui plaisait, donc avec un peu de chance elle l’adopterait !

"Vous aussi Mademoiselle… vous me… …J’aimerais beaucoup vous appartenir."

Il en perdait ses bonnes manières, dire à une humaine qu’elle lui plaisait était mal et irrespectueux, à moins qu’elle ne permette qu’il ne lui fasse part de ce qu’il ressentait. Par contre il pouvait bien dire qu’il aimerait qu’elle le prenne comme Néko, cela remettait les choses à leurs places : Les Humains avaient le choix et les Nékos n’avaient pas à donner leur préférences.
Le contact doux de la main de Naoko sur sa joue perdurait par ailleurs, et Onwa se sentait à chaque secondes un peu plus dépendant de l’humaine qui lui avait emplis l’esprit d’espoir de la servir. Il ne pouvait pas exprimer ces choses là de vive-voix, ni continuer à lui retenir sa main sans devenir inconvenant, aussi relâcha t-il son étreinte et se limita t-il à passer un coup de la pointe de sa langue râpeuse sur le bout des doigts de la jeune femme, baiser de chat qui signifiait sa servitude totale et la promesse d’obéir sans questions, comme un chevalier embrassant l’épée de son suzerain pour lui jurer à jamais de le servir jusqu’à la mort.

Onwa regarda Naoko appeler le vendeur avec une lueur d'espoir au fond des yeux. Non la maîtresse n'allait pas finalement partir en le laissant là, oui il venait de trouver une humaine à qui obéir et montrer tout ce pour quoi il avait été éduqué des années durant. Il en avait les larmes aux yeux d'enfin pouvoir se rendre utile envers une maîtresse et s'imaginait déjà récompensé d'une caresse dans ses mèches de cheveux noirs après avoir étendu une lessive ou finit de nettoyer la maison.

Cependant le ton de Naoko quant elle s'adressa à l'humain fit naître un frisson de crainte dans le bonheur du jeune Néko... si elle lui avait semblé douce au possible jusqu'à maintenant il venait de découvrir involontairement que sa nouvelle maîtresse savait prendre une attitude bien moins agréable ! Et en jugeant tout cela Onwa se fit la promesse de ne jamais donner de raisons pour qu'elle lui parle aussi sèchement, elle l'avait acheté pour qu'il la comble sur tout ses ordres et pas pour qu'elle doive lui faire des reproches !
C'est pour vite rendre son humeur première à la jeune femme qu'Onwa, à peine la porte de sa cage se fit-elle déverrouillée par l'employé, se précipita aux cotés de Naoko en courant avant de s'arrêter juste à coté d'elle, levant les yeux sur l'humaine avec l'air de contempler une sorte d'idole ou de déesse dont il espérait s'attirer les faveurs et calmer la colère.

"Je suis prêt à vous suivre maîtresse."

Et c'était vrai, il la suivrait immédiatement si Naoko se mettait à bouger, et ce même si pour le moment il n'était habillé que de vêtements qui le mettaient plus à nus qu'autre chose. Si Naoko le voulait vêtu de la sorte pour sortir il obéirait... même si il aurait préféré avoir au moins un short à se enfiler en toute hâte.
Et en parlant de volonté, le pauvre luttait de toutes ses forces pour ne pas s'agripper au vêtement de Naoko... il rêvait presque debout de pouvoir serrer sa main ou un plis de tissu entre ses doigts pour conserver un contact avec sa maîtresse, mais comme cette dernière n'avait rien dit là dessus il se forçait à rester immobile et attentif, juste derrière elle.