Attentino, Neko farrouche

Takechi n'était dans cette ville que depuis hier, le temps de visiter la villa qu'il s'était acheté et où il avait fait envoyer toutes ses affaires quant même qu'il n'y mette les pieds.
Découvrant là un lieu trop grand pour y vivre seul, et connaissant la particularité de la ville, peuplée d'être hybrides nommés Néko, le jeune homme avait rapidement décidé d'acheter une compagnie qui serait capable de l'aider à entretenir la maison. Et quitte à acheter autant que ce soit une personne à son gout... esthétique, docile et surtout travailleuse.

...Du moins c'est sur ces idées qu'il s'était rendus dans l'animalerie, poussant la porte du bout de sa canne pour ne pas avoir à la toucher lui même... tant de gens avaient dut poser leurs mains dessus qu'il se répugnait à faire comme eux. Non pas qu'il se croit supérieur, non, mais il voulait au maximum se séparer des gens dit "ordinaires" et souvent sans éducation ni manières.
D'un vaste regard il parcourut les cages et leurs occupants, jugeant justement sur leurs attitudes et leurs façons d'être... une bonne partie semblait soumis, d'autres se voulaient rebelles et soutenaient le regard de l'humain. Takechi ne voulait ni des uns ni des autres au final, les soumis ne seraient que des objets dociles et sans âme alors que les sauvages tenteraient de lui faire la vie dure et finiraient par le fatiguer et le rendre de fort méchante humeur.

Le jeune homme réalisait qu'en fait, plus que la soumission ou l'obéissance, il recherchait la fierté chez un de ces êtres en cage, prêt à êtres vendus bon gré mal gré au plus offrant.
L'obéissance viendrait après, et si besoin il l'inculquerait lui-même !

-Vous ! fit il en pointant sa canne sur le vendeur occupé à faire un sieste derrière son comptoir, montrez-moi un de vos pensionnaires qui soit à la fois fier et que je puisse tout de même dresser pour m'aider dans la vie de tout les jours, un être différents des poupées dociles ou des hybrides à problèmes !

Le vendeur sursauta et faillit tomber, un peu perdus d'être ainsi réveillé et questionné sans ménagement, puis montra une cage dans laquelle une néko semblait ruminer ses idées noires.
Faisant signe au vendeur qu'il pouvait se rendormir pour le moment, Takeshi alla doit vers Eachna, la détaillant au passage de haut en bas avec un regard dépourvus de sentiments... oh pourtant il la trouvait jolie, mais absolument pas de façon à avoir envie d'elle !

-Toi ! interpela t-il la néko, Ton vendeur vient de me dire que tu aurais une once de fierté dans le cœur ? J'ai peine à le croire, comment peut-on être fière et supporter d'être derrière des barres d'acier ?!? Montre-moi un peu si tu as cette "fiérté", regarde moi dans les yeux, hybride !

[suite au MP que je t'ai envoyé, on fait quoi ? ^^]

Etre dans une cage, avec une vue imprenable sur le magasin avait ses avantages. Plus d’inconvénients que d’avantage, mais subsistait tout de même certain côté plaisant. Ou un seul du point de vue d’Eachna. Elle pouvait observer les personnes tout son saoul, essayant de deviner quel caractère ils avaient, les jugeant sur leur façon d’être ,de parler, d’agir tout simplement. Cela aidait à passer le temps, et cela l’amusait. Bourges fréquentaient les étudiants, femmes côtoyaient hommes, chacun recherchant un Neko, pour leur bon plaisir.

Ainsi Eachna, après de longues et mûres réflexions, arrivait à savoir, quelle personne souhaitait quel genre de Neko. Insignifiant ? Pas tellement lorsque vous êtes justement un Neko, susceptible d’intéresser cette personne. Et il y en avait. Tantôt parce qu’elle était féminine, d’autres parce qu’elle était farouche – elle ne se considérait pas comme une rebelle – d’autres parce que le panneau qui indiquait ses « caractéristiques » mentionnait sa virginité, et d’autres qui s’en fichait du moment qu’elle obéisse.

Suivant ce qu’elle pensait d’eux, elle adaptait son attitude à la personne, histoire de les éloigner afin qu’ils voguent vers d’autres cages ! Et la solidarité dans tout ça? Elle n’existait pas au milieu de cet amas de pelage, d'oreilles, de billets et de barreaux. Du moins, elle,ne l’était pas. La jeune neko n’y voyait aucun avantage, car le résultat serait le même, elle hériterait d’un maître pervers et dénué de sentiments.

Le tintement de la porte d’entrée ne cessait de retentir, et Eachna regardait les nouveaux arrivants d’un œil plutôt maussade. Cela fatiguait d’ éloigner le monde. A quoi cela servait-il ? Et bien, l’Irlandaise possédait une idée folle : plus elle resterait là, sans qu’on s’intéresse à elle, plus le vendeur serait agacé et au final, dans un accès d’elle -ne- savait- trop- quoi, il la relâcherait. Pour aller où ? elle ne savait pas, et c’était peut-être là, le seul frein à son petit projet. C’est également cette idée qui lui faisait répondre aux clients, étant un poil plus aimable avec ceux qu’elle jugeait plutôt positivement. Femmes ou Hommes, les deux dans le même sac
.
Un homme, plutôt grand - sans ressembler à un joueur de basket - brun ,à l’allure distinguée entra bientôt, visiblement peu enclin à se retrouver dans ce genre d’endroit. Elle l’observa quelques minutes avant de le cataloguer, directement.

** Soit c’est un cadeau pour son gosse pourri gâté, soit c’est pour lui… petit plaisir personnel que sa femme ne veut pas lui procurer… mâle ou femelle ? difficile… et cette canne ! Arf, ça doit faire mal… pauvre neko qui atterrira chez lui **

Elle reporta son attention sur une femme qui approchait un peu trop près de sa cage, et lui tourna le dos, aussi simplement et clairement que ça ! Technique classique qui provoquait des exclamations outrées, sans pour autant être bruyantes.

S’asseyant le plus convenablement possible, c’est à dire sur les genoux histoire de ne pas montrer les sous vêtements qu’on lui avait ordonné de porter si elle ne voulait pas être nue devant les clients, elle regarda d’un œil noir les passants. Comment pouvait-on acheter un animal de compagnie, capable de parler, d’agir et de ressentir ? Pour eux, ils n’étaient que de vulgaires hybrides, c’était courut d’avance.

Une ombre cacha un peu la luminosité de la pièce. Levant ses pupilles émeraudes vers la source, elle reconnut immédiatement l’homme qu’elle avait détaillé à son entrée. Et toujours cette canne. Jouant l’indifférence, elle attendit qu’il parle, histoire de voir comment le dégoûter. Cependant, ces propos ne la laissèrent pas indifférente, point de vue fierté, point de vue sentiment d’appartenance.

D’une voix mi froide, mi ironique, elle lui répondit, presque immédiatement, sans gêne alors qu’elle soutenait son regard.

_ Je vous laisse volontiers ma place entre ces barreaux, vous verrez c’est très cosy ! Etes vous assez bête pour penser que nous sommes fier d’être réduit à ça ? Vous regardez dans le blanc des yeux ne me pose aucun problème, je préfère être ici et digne, plutôt que d’être à votre place, réduit à acheter un « esclave hybride », c’est bien comme ça que vous nous considérez ?

Elle avait répondu au tac o tac, sans forcément réfléchir. L’engouement de sa jeunesse. Et surtout vexée d’être appelé « hybride » le jour de son anniversaire. Elle n’avait pas envie de penser à sa condition, totalement différente de celle de son enfance.